Dans les coulisses très pressurisées du transport aérien tunisien, Tunisair enclenche enfin la poussée des moteurs. La compagnie nationale, longtemps en mode “holding pattern” au-dessus de sa propre turbulence financière, amorce aujourd’hui une manœuvre que beaucoup n’osaient plus espérer : le renforcement massif de sa flotte.
Selon le ministre des Transports, Rachid Amri, Tunisair exploite actuellement treize appareils avec un nouvel avion qui rejoindra le tarmac d’ici la fin de l’année, pour porter la flotte à quatorze unités prêtes à rouler vers l’avenir.
Huit nouveaux oiseaux mécaniques en approche
Le vrai virage, celui qui pourrait changer la trajectoire du groupe, se trouve plus loin dans le cockpit : Tunisair prévoit l’acquisition de huit nouveaux avions, en leasing avec option d’achat, la technique préférée des compagnies qui veulent s’offrir du neuf sans s’enflammer les ailes financièrement.
Avec cette montée en puissance, la compagnie ambitionne d’assurer plus de soixante vols quotidiens, une cadence digne d’une vraie montée au FL350 (Flight Level 350 pour les néophytes).
Les lignes rapides resteront prioritaires, notamment Djerba, cette piste chaleureuse où l’on atterrit comme dans un décor de carte postale.
De nouvelles lignes intérieures ?
Elles sont dans le radar, mais ne seront lancées que si elles promettent un taux de load factor qui ne fait pas tousser les financiers.
Tunisair veut aussi faire le ménage au sol
Le plan de sauvetage ne se joue pas uniquement dans les airs. Au sol, la compagnie veut remettre de l’ordre dans son patrimoine immobilier : agences éparpillées, locaux sous-utilisés, héritage d’une époque où l’on faisait la queue pour un billet comme pour un concert de rock.
“Avoir un trop grand nombre d’agences n’a plus de sens alors que les clients achètent désormais leurs billets en ligne”, rappelle le ministre.
Traduction : on ferme les bureaux qui prennent la poussière et on garde ceux qui servent encore d’escale utile.
Un aéroport de Tunis-Carthage en mode extension
Pour accompagner tout cela, un vaste chantier d’infrastructures se prépare, avec en tête d’affiche l’extension de l’aéroport de Tunis-Carthage, histoire que les passagers ne se sentent plus dans une salle d’embarquement des années 80.
Objectif : plus de capacité, plus de confort, plus de qualité de service. Bref, de quoi éviter les turbulences au sol.
Le plan global vise l’équilibre financier d’ici 2026, une sorte d’atterrissage en douceur après des années à voler en mode “urgence carburant”.
Un ciel restructuré, tous secteurs alignés
Dernier point, Tunisair avance aussi avec ses partenaires ( la Société tunisienne de navigation, la Société tunisienne de fret et de manutention portuaire ) pour harmoniser les trajectoires et garantir un secteur du transport tunisien enfin aligné, comme une belle formation en vol.
