Bientôt à Djerba : Rouler autrement, respirer mieux
Bizerte, Sfax… et Djerba : ce sont les trois villes pilotes choisies dans le cadre du programme national « E-Mobility Tunisie », présenté le 29 octobre 2025 par l’ANME, en collaboration avec le ministère de l’Environnement et l’ONUDI.
Quand l’île du soleil prépare sa transition électrique
Il souffle comme un vent nouveau sur Djerba. Et cette fois, il ne vient pas de la mer, mais des panneaux solaires. Lors de la troisième réunion du comité de pilotage du programme national « E-Mobility Tunisie », tenue le 29 octobre 2025 sous l’égide de l’ANME, du ministère de l’Environnement et de l’ONUDI, Djerba a été officiellement désignée parmi les trois villes pilotes (avec Bizerte et Sfax) où l’on verra prochainement circuler des voitures municipales électriques, où l’on pourra louer des vélos électriques pour flâner entre les palmeraies et la lagune, et où des bornes de recharge alimentées par l’énergie solaire seront installées.
Djerba et l’avenir : une histoire d’équilibre
La nouvelle peut sembler technique, mais elle touche quelque chose de profondément sensible à Djerba : son rapport à l’espace, au temps, au calme.
Car l’île, on le sait, attire chaque année un nombre grandissant de visiteurs, et les voitures à moteur thermique y sont de plus en plus nombreuses. Les ruelles de Houmt Souk, Midoun ou Ajim n’ont pas été pensées pour la cacophonie et la fumée.
L’arrivée de voitures municipales électriques, silencieuses et agiles pourrait bien changer la donne. L’introduction de vélos électriques en location pourrait quant à elle transformer totalement la manière de visiter l’île : imaginez longer la mer de Sidi Mahrez à Ras Rmel, sans bruit, sans effort, juste avec le vent…
Quant aux bornes de recharge solaires, elles ne sont pas simplement un équipement ; elles envoient un signal : ici, on mise sur l’avenir.
Un programme qui ne débarque pas par hasard
« E-Mobility Tunisie » s’étale sur cinq ans et ne se contente pas d’acheter quelques véhicules pour la photo. Il s’accompagne de toute une architecture institutionnelle :
- une Unité nationale de coordination dédiée à la mobilité électrique,
- un projet de stratégie nationale pour préparer le terrain,
- des incitations fiscales pour encourager particuliers et entreprises à franchir le pas.
Autrement dit : on ne vient pas tester de l’électrique pour voir si ça fait joli sur Instagram. On prépare une transition.
Djerba, laboratoire vivant
L’île, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO pour son paysage culturel unique, représente un terrain idéal :
- compacte,
- douce à parcourir,
- gorgée de soleil, donc de potentiel solaire,
- et portée par des initiatives citoyennes très actives.
Le défi ?
Convaincre les habitants, les municipalités, les entrepreneurs et même les visiteurs que changer ses habitudes de déplacement, c’est aussi prendre soin de son île.
Les participants à la réunion ont d’ailleurs été clairs : il faudra accélérer la mise en œuvre, travailler main dans la main avec les communes, impliquer le secteur privé et mener de véritables campagnes de sensibilisation. En d’autres termes : la transition ne se fera pas dans les bureaux, mais dans la rue.
À Djerba, l’avenir ne sera pas seulement une question de technologie. Il sera une question de sens.
