Tunisiens et espace Schengen : La fin des tampons, l’ère du contrôle digital
Le 12 octobre 2025 marquera un basculement discret mais décisif aux frontières de l’Union européenne. Ce jour-là, le cachet encreur, rituel immuable du passage aux frontières, tirera sa révérence. Place au Système d’Entrée/Sortie (EES), une mécanique numérique qui redessinera la manière d’entrer et de circuler dans l’espace Schengen.
Pour les Tunisiens, qu’ils partent flâner quelques jours à Rome, suivre un master à Paris ou signer un contrat à Berlin, l’expérience du contrôle frontalier ne sera plus tout à fait la même. Fini le passeport marqué d’un tampon à collectionner comme un carnet de souvenirs. À la place, un enregistrement invisible mais implacable : photo du visage, empreintes des dix doigts, coordonnées du passeport et date d’entrée, le tout scellé dans une base de données européenne sécurisée.
À chaque nouveau passage, le système comparera ces informations et effectuera un calcul précis, en temps réel, du nombre de jours restants dans la fameuse limite des 90 jours sur 180. Un compte à rebours automatisé, gravé dans les serveurs plutôt que sur les pages d’un document de voyage.
La mutation sera progressive : six mois de rodage à partir du lancement, entre octobre 2025 et avril 2026, le temps d’installer bornes biométriques, portiques intelligents et logiciels calibrés. Mais le sens de l’histoire est clair : le contrôle manuel s’efface au profit d’une traçabilité numérique, où chaque entrée, chaque sortie, chaque seconde de séjour comptera.
Pour les voyageurs réguliers, il faudra s’habituer à ce nouveau visage de l’Europe, qui n’apposera plus d’empreintes d’encre mais retiendra, à la place, celles de vos doigts. Une ère sans tampons s’ouvre, et avec elle, une frontière qui devient mémoire digitale.